Après 21 ans passés à la tête d’ACO, Eddy Muyldermans quitte l’entreprise qu’il a contribué à bâtir. C’est avec une grande fierté et la tête pleine de souvenirs qu’il passe le flambeau à Nico De Broyer.
Qu’est-ce qui motive les deux hommes et comment envisagent-ils l’avenir ? Une belle interview en duo entre un « ancien » du métier qui aspire à une vie plus tranquille et un jeune manager talentueux qui dirigera ACO avec beaucoup de dynamisme et d’énergie
Eddy, pourquoi avez-vous décidé de vous retirer ?
J’ai travaillé pour ACO pendant 21 ans, j’ai toujours adoré mon métier, mais à un moment donné, il faut lâcher prise pour donner à l’entreprise toutes les chances de continuer à se développer. Ce moment est arrivé. De plus, j’ai la chance d’avoir deux jeunes enfants. Réaliser qu’aujourd’hui j’ai l’opportunité de passer plus de temps avec ces deux petits coquins est, évidemment, agréable. J’ai travaillé pendant 40 ans, je suis en bonne santé et je peux enfin profiter encore plus de ma famille et de notre maison. Ça fait du bien.
Avez-vous peur du « trou noir » ?
Eddy : Non. Je ne disparaîtrai pas complètement de la scène. Je resterai au sein d’ACO à temps partiel en tant que consultant pour mettre en avant le développement de la division « Building Material » au niveau international. Je suis également très impatient de pouvoir continuer à offrir mon expertise et mon expérience.
Quels sont les défis qu’ACO Belgique doit encore relever ?
Nico : ACO est une entreprise solide, notamment dans la gamme « House & Garden », où elle excelle. Le maintien de cette forte position sur le marché sera l’un des défis à relever.
Mais outre les défis, je vois en fait beaucoup d’opportunités. Le marché des projets est certainement un domaine qui peut être développé davantage. Nous avons à bord de nombreuses personnes compétentes et passionnées, de vrais experts. Il nous appartient maintenant de faire croître encore plus cette entreprise, de passer au crible ses méthodologies et de développer les outils nécessaires pour pouvoir réagir rapidement.
Il y a aussi le marché des sanitaires, où nous pouvons faire mieux avec notre fantastique gamme « ACO Douche ».
Eddy : Nico est vraiment la bonne personne, il a beaucoup d’expérience dans le monde des projets et il connaît aussi très bien le domaine du sanitaire. Vis-à-vis de l’équipe, Nico est la personne idéale pour relever ces défis et saisir ces opportunités. ACO dispose d’une équipe solide et la tâche sera également de continuer à enthousiasmer ces personnes.
Nico : En effet, à cela s’ajoute le fait que nous devons tenir compte de nombreux anciens qui ont accumulé beaucoup de connaissances au fil des ans. Il est donc également important de ne pas laisser ces connaissances se perdre.
Eddy : Il ne faut pas non plus oublier que nous avons connu deux années difficiles avec le confinement et le post-covid, et que cela a vraiment changé beaucoup de choses à mon avis dans la manière de faire des affaires et de vendre. Nous sommes confrontés à tant de défis que cela demande un ressourcement. Continuer comme il y a 15 ans n’est pas une garantie de succès aujourd’hui. À l’heure actuelle, il est sage de passer le flambeau. L’appel à l’innovation est plus que jamais présent et il faut être capable de continuer à le faire.
Nico De Broyer
40 ans
Marié à Kathleen et père de 2 filles, Elien et Ella
Fait du cross-fit
Sa devise : « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité,
un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté. »
Nico, qu’est-ce qui vous a attiré dans cette entreprise et à ce poste ?
Nico : C’était une excellente occasion pour moi de franchir cette étape dans une entreprise et sur un marché que je connais. J’ai eu plusieurs expériences très positives avec ACO et j'étais également convaincu de la qualité des produits. Je savais qu’il y avait une bonne équipe, qui connaissait bien le marché. En outre, le poste correspondait parfaitement à mes ambitions personnelles ; j’étais prêt à relever un nouveau défi. J’ai senti que je pouvais définitivement apporter une valeur ajoutée ici et tous ces aspects m’ont amené à me décider rapidement.
Le caractère familial de l’entreprise a également joué un rôle, bien sûr, et a constitué un attrait majeur.
Quels ont été vos points forts et de quoi êtes-vous fier ?
Eddy : Je suis certainement fier de ce que nous avons pu réaliser en 20 ans. Être capable de transformer une entreprise déficitaire en une entreprise rentable. Et ce, grâce à une bonne équipe, à des collègues qui sont encore avec nous aujourd’hui, mais aussi à un certain nombre d’anciens collègues qui, ensemble, ont fait la différence. Je n’oublie certainement pas ces personnes, elles ont contribué au succès.
Nous avons également été élus deux fois Trends Gazelles, ce qui est une grande reconnaissance.
La « réunion de gestion du sous-groupe » a peut-être été mon point fort. Cette réunion, à laquelle ont participé tous les directeurs généraux des différents pays où ACO est présente, a été organisée en Belgique. J’y ai fait une présentation inspirante d’où est né le concept global « ACO ONE21 », un plan d’action dont l’objectif était d’atteindre un milliard d’euros de chiffre d’affaires avec le groupe ACO d’ici 2021. Ce concept est né en Belgique, dans nos bureaux et sur la base de notre présentation belge. Et nous avons atteint cet objectif. C’est un événement marquant, car il a eu un impact international.
Pourquoi pensez-vous que Nico est le successeur idéal ?
Eddy : Son expérience, son expertise et l’adéquation avec l’entreprise et l’équipe. Tous ces éléments réunis font de Nico le candidat idéal. Là où nous sommes moins forts aujourd’hui, Nico a définitivement une valeur ajoutée.
Avez-vous des astuces ou des conseils pour Nico ?
Eddy : Je dirais qu’il faut établir des priorités. On commence souvent, et à juste titre, par une sorte d’analyse SWOT de l’entreprise. L’astuce consiste à en extraire les priorités et à en discuter avec l’équipe. Il n’est pas possible de tout faire en même temps.